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Barack Obama sonne la mobilisation générale en faveur de Kamala Harris

Cheveux gris, chemise sans veste, allure sportive, mots aiguisés et rythmés : Barack Obama, égal à lui-même, est entré en campagne, jeudi 10 octobre à Pittsburgh (Pennsylvanie). Le gymnase était plein à craquer et enthousiaste. Contrairement aux attentes, Kamala Harris n’était pas là. Elle faisait campagne, ce même après-midi, à Las Vegas (Nevada), puis à Phoenix (Arizona). Mais la descendance politique entre ces deux personnalités démocrates était revendiquée. « Yes she can », indiquait l’écran du gymnase, en écho optimiste au slogan qui avait marqué la conquête du pouvoir de Barack Obama, en 2008.
A vingt-huit jours du scrutin, alors que le vote anticipé a déjà commencé en Pennsylvanie comme dans d’autres Etats, l’ancien président a estimé que Kamala Harris était « plus prête pour le poste qu’aucun candidat à la présidence ne l’a jamais été ». Barack Obama a surtout attaqué sans relâche son successeur à la Maison Blanche. « Donald Trump veut nous faire croire que ce pays est désespérément divisé entre eux et nous, entre les « vrais Américains » qui le soutiennent et ceux de l’extérieur, qui ne le soutiennent pas. Parce qu’il pense que garder les gens divisés et en colère accroît ses chances d’être élu. (…) Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’arrogance, d’inepties, de vantardise et de divisions. L’Amérique est prête à tourner la page. Nous sommes prêts pour une histoire meilleure. »
Barack Obama n’a pas vraiment calibré son intervention pour le public local, alors même que les deux équipes de campagne font du cousu main, presque rue par rue, dans cet Etat si fortement disputé. Il a concentré son discours sur les valeurs en jeu dans l’élection, se moquant de Donald Trump, dépeint comme exclusivement préoccupé par son propre intérêt, adepte de discours sans fin. « C’est comme Fidel Castro, ça continue encore et encore, des tentatives permanentes de vous vendre des trucs. Qui fait ça ? Il vous vend des baskets dorées et des montres à 100 000 dollars et, plus récemment, une bible Trump. Il veut que vous achetiez la parole de Dieu aux éditions Trump !, s’est-il amusé. Il a son nom là-haut aux côtés [des évangélistes] Matthieu et Luc. »
Le public, composé de convaincus, ronronnait de satisfaction devant cette évocation, qui ne déplacera sans doute pas une voix. Barack Obama a aussi reconnu l’impact de l’inflation sur les foyers modestes, les secousses causées par la pandémie du Covid-19. « On a eu le sentiment que les aspirations des travailleurs étaient reléguées au second plan par rapport aux riches et aux puissants », nota-t-il, en insistant sur les baisses d’impôts promises par Donald Trump aux plus fortunés. Mais l’essentiel de son propos portait sur le contraste entre les personnalités et leur droiture.
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